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Parmigiani Fleurier, quand l’horloger se fait enquêteur

Michel Parmigiani, le maître-horloger de Fleurier, a commencé sa carrière comme restaurateur de pièces anciennes. Une activité qui nourrit aujourd’hui encore la création de ses montres contemporaines.

par Thierry Brandt

Michel Parmigiani couve les vieilles horloges, pendules, oiseaux chanteurs et automates qu’on lui confie comme une mère poule. Il est comme ça, le maître de Fleurier, l’as des as de la restauration, le Sherlock Holmes de l’horlogerie. Lui-même se compare d’ailleurs au détective de Conan Doyle. Il est vrai qu’en matière de restauration, il faut souvent procéder comme lors d’une enquête : « La plupart du temps, pour ces pièces rares et anciennes, on ne possède plus ni plan, ni explication du mécanisme. Il faut donc user de patience et de méthode pour comprendre comment il fonctionne. On doit démonter l’ensemble de l’objet, prendre des photos et des notes au fur et à mesure, pour découvrir pourquoi tel ou tel élément ne fonctionne pas. Sinon, on est perdu. C’est pareil sur une scène de crime. Si vous effacez les empreintes, vous êtes fichu », argumente l’horloger.

La magie des automates

Comprendre et respecter le travail des anciens : tel est le leitmotiv du restaurateur, qui n’est pas devenu un expert mondialement réputé par hasard. La démarche exige du temps, de la patience – pour ne pas dire de l’abnégation – et de nombreuses recherches « archéologiques ». L’expérience et la mémoire jouent également un rôle prépondérant, notamment pour apprendre à reconnaître les mécanismes. Ce sont trois petits automates, trois animaux à la mécanique subtile qui sont passés entre ses mains expertes. Tous sont issus de la collection Maurice Sandoz. Le premier est une souris de 120 mm, composée d’or gravé, de perles et de rubis, qui reproduit fidèlement les mouvements de son modèle vivant. Fascinant. Le deuxième représente une chenille de 75 mm, composée d’une série d’anneaux en or émaillé de couleur rouge, de roses de diamants, de rubis et d’émeraude. On l’actionne au moyen d’une targette placée sous son ventre. Elle aussi se déplace comme une vraie. Étonnant. Le troisième est une grenouille de 60 mm, en or émaillé assorti de perles et de rubis. À l’instar de ses consœurs, on dirait qu’elle est en vie. Car elle est capable de bondir et de coasser. Merveilleux.

Date de création
1996
Statut de la société
Société anonyme
Direction
Michel Parmigiani, Président,
Fondateur et maître-horloger
Davide Traxler, CEO
Nombre de collaborateurs
Non communiqué
Collections phare
Toric, Kalpa, Tonda
Best-seller
Collection Tonda
Prix de vente publics
Dès CHF 8’900.- pour les femmes
et CHF 10’600.- pour les hommes
Production annuelle
Non communiquée

www.parmigiani.com

Une seule correction par année

Parmigiani, c’est bien sûr aussi une manufacture de montres contemporaines qui s’inspire des leçons des maîtres d’autrefois. Michel Parmigiani aime à insister sur cette filiation séculaire : « J’essaie de travailler dans le même esprit », dit-il. Témoin de cette manière de faire, le modèle Tonda Calendrier Annuel, belle expression de la passion de l’horloger pour les quantièmes. La complication ne nécessite la correction de la date qu’une seule fois par année, à la fin du mois de février. Le reste du temps, elle s’ajuste automatiquement en fonction de la durée de chaque mois. Mieux encore, l’indicateur rétrograde de la date n’entrave jamais la vision de la phase de Lune, à 6h. Cette autre complication est elle aussi très sophistiquée, puisqu’elle ne doit être ajustée qu’une fois tous les 122 ans.

Dernier détail esthétique d’importance : la représentation de la Lune est double. La première pour l’hémisphère nord, la seconde pour l’hémisphère sud. Le compteur de Lune et les pastilles sont en or rose massif. Une autre version est disponible en or blanc. La Tonda Calendrier Annuel, qui se distingue par la sobriété de ses lignes et la facilité de lecture de toutes ses informations, est mue par un calibre à remontage automatique. Entre autres caractéristiques, celui-ci dispose d’un double barillet monté en série. Ce qui garantit à la montre une réserve de marche de 50 heures. Comme il se doit, la décoration du mouvement et de tous les détails de l’habillage répond aux standards de la haute horlogerie chers à la maison.

Tonda Métropolitaine Sélène en or rose serti de 76 diamants, avec cadran en nacre blanche et bracelet en or rose.

Féminité à l’honneur

La plus aboutie des mécaniques horlogères n’exclut pas la délicatesse et la poésie. Michel Parmigiani sait aussi parler aux femmes, en témoigne cette Tonda Métropolitaine Sélène. Pour une montre qui porte le nom d’une déesse grecque personnifiant la Lune et qui se consacre à la représentation des phases lunaires, il fallait bien un traitement d’une grande noblesse, tant du côté de la mécanique horlogère que de l’esthétique. Au mouvement à remontage automatique, offrant une réserve de marche de 50 heures, entièrement perlé, décoré Côtes de Genève et anglé à la main, répond un cadran magnifié par l’expression des phases de Lune qui trône en majesté à 12h. Au centre du cadran, une fleur finement ciselée en or rose, génère des reflets de lumière chatoyants. L’ensemble est déposé dans un boîtier, lui aussi en or rose, surmonté d’une lunette ornée de 76 diamants taille brillant, pour un total d’environ 0.52 carat.